Imagine que tu te réveilles avant l'aube. L'air est frais, humide, et cette excitation douce monte en toi, celle des jours où l'aventure t'attend. Le moteur ronronne doucement. Et puis, la route commence à se faufiler. Tu entends déjà le chant des oiseaux, un orchestre invisible dans la canopée dense qui s'épaissit autour de toi. L'odeur de la terre mouillée, de la végétation luxuriante te prend, un mélange profond et vert qui te remplit les poumons. Chaque virage est une nouvelle respiration de la forêt, chaque fenêtre ouverte t'apporte une brise légère, chargée de chlorophylle. Tu sens les montées, les descentes douces, le corps de la voiture qui suit les courbes de la terre.
Pour que cette immersion soit parfaite, pars tôt, vraiment tôt. Vise le lever du soleil ou juste après, pour battre la foule. Fais le plein d'essence à Paia ou Kahului, c'est le dernier endroit facile. Prépare un sac avec de l'eau, beaucoup d'eau, et des snacks qui ne craignent pas la chaleur. Tu vas avoir faim et soif, et les options sont rares sur le chemin. Une voiture compacte, c'est bien, mais pas trop basse, les dos d'âne et les nids de poule sont fréquents. Pense à la crème solaire et à l'anti-moustique dès maintenant, tu vas en avoir besoin.
Tu continues d'avancer, et soudain, tu entends le murmure, puis le rugissement de l'eau. C'est partout. Tu sens l'humidité augmenter, une fine brume caresse ta peau. Tu passes devant des cascades qui tombent en rideaux denses ou en fines dentelles. Tu peux parfois t'arrêter et sentir le sol sous tes pieds devenir plus doux, plus spongieux, imprégné de l'humidité constante. Le son de l'eau est constant, une bande sonore naturelle qui te berce. Les virages sont serrés, parfois à 180 degrés, et tu sens le corps de la voiture pencher, suivre les contours de la montagne.
Quand tu t'arrêtes, sois respectueux. Les locaux habitent ici, et les routes sont étroites. Utilise les aires de stationnement désignées et ne bloque jamais la circulation. Prévoyez des chaussures confortables et qui ne craignent pas l'eau, certaines zones peuvent être glissantes et boueuses. Un maillot de bain et une petite serviette peuvent être utiles si l'envie te prend de te rafraîchir dans une piscine naturelle (vérifie toujours les conditions de sécurité sur place).
Plus loin, tu arrives à un endroit où le son des vagues est différent. Moins le déferlement habituel, plus un chuchotement, un grésillement unique. C'est la plage de sable noir. Si tu tends la main, tu peux sentir la texture fine et froide de ce sable volcanique sous tes doigts. Le soleil tape, mais le sable reste frais. Tu entends le clapotis de l'eau qui se retire, emportant avec elle des milliers de minuscules grains. L'odeur est salée, marine, avec une légère touche minérale de la roche volcanique. C'est un contraste saisissant, le noir profond du sol contre le vert éclatant de la végétation et le bleu intense de l'océan.
Une fois à Hana, tu trouveras quelques petits stands pour manger, souvent des food trucks avec des plats locaux simples et délicieux. C'est un bon point pour recharger les batteries et utiliser les toilettes. Décide là si tu fais demi-tour ou si tu continues la boucle. La route après Hana, la Pi'ilani Highway, est moins fréquentée et offre des paysages plus secs et arides. Sache qu'une partie n'est pas pavée et que certaines compagnies de location de voitures l'interdisent, vérifie ton contrat. La route est étroite et parfois pleine de nids de poule, la conduite est plus lente et demande plus d'attention.
Si tu continues, tu arriveras aux "Seven Sacred Pools" ou Ohe'o Gulch. Ici, tu entends une symphonie de cascades, l'eau qui tombe de bassin en bassin. Tu peux t'approcher des bassins (si l'accès est ouvert et sécurisé) et sentir l'eau fraîche et vive sur tes pieds, l'odeur de l'humidité et de la terre mouillée. Le chemin est parfois inégal, tu sens les pierres sous tes pieds, la pente du terrain. C'est un endroit où tu te sens vraiment connecté à la force tranquille de la nature.
Le retour, que ce soit par la même route ou par la boucle, demande de la patience. Le soleil commence à descendre, et les ombres s'allongent. Tu peux sentir la fatigue s'installer, mais c'est une bonne fatigue, celle d'une journée riche en découvertes. Si tu as le temps, arrête-toi pour le coucher de soleil, les couleurs sur l'océan sont incroyables. C'est une route qui te prend, te donne, et te laisse avec le sentiment d'avoir vécu quelque chose d'unique, où le chemin est aussi important que la destination.
Olya from the backstreets