Alors, tu veux savoir ce que ça fait de visiter la Montagne Arc-en-ciel ? Imagine le réveil, bien avant l'aube, quand l'air de Cusco pique encore un peu le nez. Tu sens le froid mordre à travers la fenêtre, mais une excitation douce te pousse hors du lit. Le van arrive dans le noir, tu entends les portes s'ouvrir et se fermer, les voix chuchotantes des autres voyageurs. À l'intérieur, il fait juste assez chaud pour te sentir à l'aise, et tu peux sentir l'odeur du café ou du maté de coca que le chauffeur a préparé. Le trajet est long, tu sens la route défiler sous les pneus, parfois cahoteuse, et tu te laisses bercer par le ronronnement du moteur, les étoiles scintillantes à travers la vitre.
Quand le van s'arrête enfin, tu sens l'air devenir plus léger, plus vif, et étonnamment froid. Chaque inspiration est un peu plus profonde, un peu plus consciente. Tu entends le cliquetis des bâtons de marche, le froissement des vestes, et les premiers mots d'encouragement. Le sol sous tes pieds est de la terre gelée, un peu glissante par endroits, et tu sens le froid remonter un peu dans tes chaussures. C'est ici que tu commences à sentir l'altitude, une légère pression sur les tempes, un souffle un peu plus court. Le camp de base est assez rudimentaire, quelques abris et des toilettes très simples, mais l'ambiance est déjà pleine d'une énergie partagée.
Tu commences à marcher. Le sol sous tes pieds est d'abord plat, puis il s'incline doucement. Tu sens tes muscles travailler, ta respiration s'accélérer un peu. Le vent peut être frais, et tu sens tes joues rougir. Chaque pas est un effort, mais chaque pas t'apporte un nouveau panorama. Tu peux entendre le bruit de tes propres pas, le souffle des autres autour de toi, et parfois, le silence profond de la montagne, seulement brisé par le sifflement du vent ou le bêlement lointain d'un alpaga. Les couleurs commencent à apparaître autour de toi, des ocres, des verts, des roux, des gris, comme si la terre elle-même se transformait sous tes yeux. Si tu as du mal, des chevaux sont disponibles pour une partie du trajet, leurs sabots résonnent sur le sentier.
Et là, tu arrives. Le vent te fouette le visage, mais la vue te coupe le souffle. Devant toi, c'est comme si quelqu'un avait peint la terre avec toutes les couleurs de l'arc-en-ciel : des bandes de rouge profond, de turquoise, de jaune ocre, de lavande. Tu sens le soleil, s'il est là, réchauffer un peu ta peau, ou le vent glacial te pincer les oreilles. Il y a une sensation d'immensité, de grandeur, qui te submerge. Tu peux entendre les murmures d'émerveillement des gens autour de toi, mais aussi un silence respectueux, comme si chacun était absorbé par la majesté du lieu. C'est un moment où tu te sens petit face à la nature, mais aussi incroyablement vivant.
La descente est plus douce pour tes poumons, mais tes genoux le sentent. Tu peux entendre les rires des autres randonneurs, plus détendus maintenant que l'effort est derrière eux. L'air te semble plus dense, plus facile à respirer à chaque mètre perdu. De retour au camp de base, tu peux sentir l'odeur de la nourriture chaude qui t'attend, un soulagement bienvenu après l'effort. Le déjeuner est généralement inclus et bienvenu après l'effort. Le trajet de retour est souvent plus calme, les gens dorment, bercés par le mouvement du van, les muscles endoloris mais l'esprit rempli d'images et de sensations inoubliables.
Pour les tours, réserve toujours avec une agence locale bien notée à Cusco, ça coûte entre 25 et 40 dollars US selon la qualité du service (transport, petit-déjeuner, déjeuner, guide). Pars très tôt, c'est crucial pour éviter les foules. Prépare-toi à des couches de vêtements que tu peux enlever ou ajouter – il fait glacé le matin et au sommet, mais le soleil peut taper fort pendant la marche. Prends de l'eau, des snacks (chocolat, noix), et des feuilles de coca pour l'altitude. L'oxygène est rare là-haut, donc marche lentement, à ton rythme. Et surtout, savoure chaque instant, c'est une expérience unique.
Léa en Vadrouille