Salut ! Je viens juste de rentrer de Venise, et il faut absolument que je te raconte Campo San Bartolomeo. C'est un endroit si particulier. Imagine-toi au cœur de l'agitation vénitienne, là où les ruelles étroites débouchent soudain sur un espace plus large. Tu sens l'air, chargé du parfum du café fraîchement moulu qui s'échappe des petits bars, mélangé à une pointe d'humidité salée qui vient des canaux. Tu entends le bourdonnement constant des voix, un mélange de toutes les langues du monde, le claquement des valises à roulettes sur les pavés inégaux, et parfois, le cri lointain d'un gondolier. Tu marches, et sous tes pieds, le sol est légèrement usé par des siècles de pas, tu peux presque sentir l'histoire sous tes semelles. La lumière, elle, est incroyable ; même si c'est un espace ouvert, les bâtiments hauts projettent des ombres changeantes qui dansent avec le soleil, créant un patchwork de clair-obscur qui te donne l'impression d'être dans un tableau.
Maintenant, soyons honnêtes, ce n'est pas l'endroit pour chercher le calme. C'est le carrefour, le point de ralliement. Si tu y vas en pleine journée, surtout pendant la haute saison, attends-toi à une foule dense. Ça peut être un peu oppressant, tu te sens poussé, tiré, et parfois, il est difficile de simplement s'arrêter pour observer sans gêner le passage. Les prix des cafés et des petits encas autour sont aussi... vénitiens, c'est-à-dire élevés. Ne t'attends pas à faire une affaire ici pour ta pause café. C'est plus un lieu de passage qu'un endroit où s'attarder longtemps confortablement.
Mais ce qui m'a vraiment surprise, c'est comment, au milieu de tout ce chaos, tu peux trouver des îlots de contemplation. Juste là, au centre, il y a la statue de Goldoni, l'auteur de théâtre. Si tu t'arrêtes un instant, même avec le flux incessant autour de toi, tu peux presque sentir la texture de la pierre froide sous tes doigts, la surface polie par les intempéries et le temps. Et si tu laisses ton regard se perdre un instant, en suivant les lignes de son manteau, tu peux imaginer les histoires qu'il a écrites, les rires qu'elles ont provoqués dans les théâtres d'autrefois. C'est comme si le passé et le présent se superposaient, et tu respires cette atmosphère unique, dense, pleine de vies passées et présentes. C'est un endroit où, si tu te laisses porter, tu peux sentir le pouls même de Venise.
Malgré la foule, j'ai adoré l'énergie du lieu. Pour vraiment en profiter sans la cohue, je te conseille d'y aller tôt le matin, avant 9h, ou en fin de journée, juste avant le coucher du soleil. C'est là que la lumière est la plus douce et que la foule commence à se disperser un peu. C'est aussi un point de départ génial pour explorer le Rialto juste à côté, ou pour trouver des petites rues plus calmes qui partent de là. C'est un excellent repère si tu te perds, car toutes les directions importantes semblent y mener. Utilise-le comme un point de rencontre, pas comme une destination où passer des heures.
Voilà pour Campo San Bartolomeo !
Léa en chemin