Si tu cherches un souffle d'éternité loin de la foule du Caire, je sais exactement où t'emmener : à Dahchour. Ici, le désert est roi, et les pyramides se dressent comme des sentinelles silencieuses, bien avant les célèbres de Gizeh. Imagine le vent du désert qui caresse ta peau, doux et chaud, et le silence. Un silence si profond que tu entends presque les millénaires s'écouler. Tes pieds foulent une terre ocre, douce et poussiéreuse. Tu lèves les mains, et tu sens l'immensité de l'espace autour de toi. Et là, devant toi, se dresse la Pyramide Rhomboïdale, unique, avec sa forme si particulière. Tu la sens, cette cassure dans sa pente, comme une respiration hésitante de la pierre qui témoigne des tentatives des bâtisseurs. C'est ici que l'histoire prend racine, que tu peux toucher du doigt les premiers pas des pharaons.
Pour Dahchour, prévois une voiture avec chauffeur depuis Le Caire, c'est le plus simple car les sites sont un peu éloignés les uns des autres pour une marche continue sous le soleil. Arrive tôt le matin, juste après l'ouverture (vers 8h), pour avoir le site presque pour toi ; c'est magique sans la foule. Le prix d'entrée est raisonnable, tu paies à l'entrée du site. N'oublie pas une grande bouteille d'eau, un chapeau ou une casquette, et de bonnes chaussures de marche, car le terrain est inégal et poussiéreux. Tu peux monter un peu sur le sable autour de la Pyramide Rhomboïdale, mais pas à l'intérieur.
Après la Rhomboïdale, une courte balade en voiture te mènera à la Pyramide Rouge. C'est là que l'aventure prend une autre dimension. Tu te prépares à entrer, et déjà, tu perçois l'air plus frais, plus dense. Puis, vient le moment de te glisser à l'intérieur. C'est une descente longue et raide. Tu sens la pente abrupte sous tes pieds, chaque pas est mesuré. L'air se fait plus frais, plus dense, et tu perçois l'odeur de la pierre ancienne, sèche, presque minérale. Tu entends l'écho de tes propres pas, de ta respiration qui s'accélère un peu. Tes mains cherchent un appui sur les parois lisses et froides, comme pour t'ancrer dans ce voyage vers le cœur de la terre. C'est une sensation incroyable d'être si profondément sous la surface, dans l'obscurité.
Une fois en bas, après cette descente qui te met les muscles à l'épreuve, tu te retrouves dans des chambres vastes, vides, mais chargées d'une énergie incroyable. L'air y est immobile, lourd de l'histoire de milliers d'années. Tu peux te tenir au centre, fermer les yeux, et juste écouter le silence, un silence qui résonne et te parle d'une époque lointaine. Il n'y a pas de sarcophage ou de hiéroglyphes ici, juste la pierre nue, immense et brute, qui te fait sentir minuscule et connecté à quelque chose de bien plus grand. La lumière, faible, filtre parfois par l'entrée, créant des halos dans l'obscurité. Puis, tu te prépares à remonter, chaque pas est un effort, mais la lumière au bout du tunnel est une promesse de l'extérieur, de l'immense ciel bleu qui t'attend à nouveau.
Un conseil pour l'intérieur de la Pyramide Rouge : la descente et la remontée sont physiques, très raides et parfois glissantes. Si tu as le vertige ou des problèmes de genoux, sois prévenu(e). À l'intérieur, il fait frais, mais l'air est confiné, donc si tu es claustrophobe, réfléchis-y. La Pyramide Noire, elle, est très ruinée et moins impressionnante de près ; tu peux la voir de loin en passant, mais ne prévois pas d'y consacrer du temps. Les deux pyramides principales sont assez proches pour que tu puisses faire le trajet en voiture en quelques minutes.
Quand tu quittes Dahchour, le soleil est peut-être déjà haut dans le ciel, ou il commence à descendre, peignant le désert de teintes chaudes. Tu emportes avec toi cette sensation d'immensité, de calme profond. Le silence du désert, si frappant à ton arrivée, te manque déjà. Tu te sens imprégné(e) de la poussière millénaire, de la grandeur de ces monuments qui ont défié le temps. C'est une expérience qui ne se voit pas seulement, elle se ressent dans chaque fibre de ton corps, une connexion intime avec l'histoire.
Olya from the backstreets