Sa Calobra, en Majorque... Ouh là là, quelle aventure ! Imagine, tu te lances sur cette route sinueuse, étroite, une vraie danse avec la montagne. Tu sens le vent qui s'engouffre par la fenêtre, il porte une odeur de pin chauffé par le soleil et de sel marin lointain. Chaque virage est une surprise, le goudron te colle à la peau, et tu as cette sensation d'être suspendu entre ciel et mer, avec le vide qui te tire l'œil. Ce que j'ai adoré, c'est cette montée d'adrénaline, cette impression d'être au bout du monde avant même d'y arriver. Honnêtement, j'étais soufflée par la beauté brute du paysage, ces falaises qui plongent dans le bleu profond. C'est une entrée en matière qui te prépare à quelque chose de grand.
Une fois que tu as survécu à la route – et oui, c'est un exploit en soi – tu arrives enfin au petit village de Sa Calobra. Niveau pratique, sache que le parking est payant, et ça peut vite chiffrer si tu restes longtemps. C'est juste après le dernier virage, facile à trouver. Il y a quelques petits restos et boutiques de souvenirs là-bas, mais ne t'attends pas à des merveilles culinaires, c'est surtout pour dépanner. Le but, c'est d'aller plus loin, vers la plage.
C'est là que l'expérience prend une autre dimension. Pour atteindre la fameuse plage du Torrent de Pareis, tu ne marches pas juste sur un sentier. Non, tu t'engouffres dans des tunnels creusés dans la roche. Imagine la fraîcheur qui te saisit après la chaleur du soleil, le son de tes pas qui résonne sur la pierre humide. Tu entends l'écho des voix des autres visiteurs qui se mêlent au goutte-à-goutte de l'eau. Par endroits, il n'y a qu'une petite lucarne qui te laisse entrevoir le bleu intense de la mer, comme une promesse. C'est un passage presque initiatique, une sorte de sas qui te déconnecte du monde extérieur avant la révélation.
Et puis, tu émerges. La lumière te frappe, et là, devant toi, c'est la plage. Pas de sable fin, non, mais une étendue de galets lisses, ronds, polis par des milliers d'années d'eau. Tu sens leur texture sous tes pieds, certains sont brûlants, d'autres étonnamment frais. Le bruit des vagues est différent ici, comme un chuchotement constant de cailloux qui roulent les uns sur les autres. L'eau est d'une clarté incroyable, tu vois chaque détail des rochers sous la surface. C'est encadré par ces falaises colossales qui se rejoignent presque, comme si la nature avait sculpté une cathédrale à ciel ouvert. C'est la confluence majestueuse du torrent et de la mer, et c'est absolument saisissant.
Au-delà de la plage, si tu lèves les yeux, tu vois l'entrée du canyon du Torrent de Pareis. C'est une entaille gigantesque dans la roche, d'une profondeur vertigineuse. Tu peux t'aventurer un peu à l'intérieur, marcher sur les gros rochers lisses. Tu sens l'air devenir plus frais, plus dense, et l'ambiance change, devenant plus intime, presque sacrée. Tu entends juste le vent et l'eau qui s'infiltrent. Ce qui m'a surprise, c'est l'échelle de l'endroit ; tu te sens minuscule face à ces parois immenses. Si tu veux explorer un peu le canyon, prévois de bonnes chaussures, car les galets et les rochers peuvent être glissants et instables.
Bon, parlons de ce qui a moins marché. Franchement, le point noir, c'est la foule. Si tu y vas en pleine saison ou à l'heure de pointe, l'endroit perd un peu de sa magie. Les tunnels peuvent être bondés, et la plage, bien que grande, devient un tapis de serviettes. Ce n'est pas l'endroit idéal pour chercher la solitude. Et les galets, aussi beaux soient-ils, ne sont pas les plus confortables pour s'allonger ou marcher pieds nus longtemps. Prépare-toi à une petite séance de massage plantaire involontaire !
Ce qui m'a vraiment surprise, c'est la dualité de l'endroit. D'un côté, l'accès est un défi, presque une épreuve. De l'autre, la récompense est une plage et un canyon d'une beauté quasi irréelle, qui te coupent le souffle. C'est cette sensation de "mérite" après la route et les tunnels qui rend l'arrivée encore plus puissante. C'est un lieu qui te rappelle la force brute de la nature et l'ingéniosité de l'homme pour s'y frayer un chemin. Ce n'est pas juste une jolie plage, c'est une expérience sensorielle complète.
Si tu y vas, mon conseil : pars tôt le matin pour éviter la foule et profiter de la lumière douce sur les falaises. Prends de l'eau, beaucoup d'eau, et quelques snacks, car les options sur place sont limitées et chères. Des chaussures d'eau ou des sandales robustes sont un plus pour les galets et si tu veux tremper les pieds. Et surtout, n'oublie pas ton appareil photo, mais essaie aussi de ranger ton téléphone et juste d'absorber l'ambiance. C'est un endroit à vivre plus qu'à simplement regarder.
Voilà pour Sa Calobra, une de ces pépites qui restent gravées.
Olya des chemins