Imagine que tu roules sur la légendaire route de Hana, le vert luxuriant défile, et soudain, tu sens l'air changer. C'est Puaʻa Kaʻa. Dès que tu coupes le moteur, tu entends ce murmure, puis ce rugissement doux : l'eau. Le parc n'est pas immense, mais c'est une bulle de fraîcheur. Tu commences juste là, sur le parking, en sortant de la voiture. L'humidité te saisit, une caresse bienvenue après la chaleur. Tu respires l'odeur de terre mouillée, de feuilles de taro et de gingembre sauvage. C'est un appel, une invitation à te laisser envelopper par la jungle.
À quelques pas, tu arrives à la première cascade et son bassin. Ce n'est pas une randonnée, c'est une révélation immédiate. Tu entends l'eau s'écraser sur les roches, un son clair et pur qui résonne dans la végétation dense. Imagine le frisson quand tes pieds touchent l'eau. Elle est glaciale, vivifiante, et te picote la peau. La roche sous tes pieds est lisse, parfois glissante, polie par des millénaires d'eau courante. C'est l'endroit parfait pour plonger juste les orteils, ou même tout le corps si tu es assez courageux. C'est une pause express, mais elle te recharge comme rien d'autre.
Si tu as un peu plus de temps et que tu cherches un coin plus intime, suis le petit sentier qui monte légèrement sur la droite, juste après le premier bassin. Tu marches sur un chemin de terre et de racines, le son de la première cascade s'estompe un peu, remplacé par un murmure plus doux, celui de la seconde. L'air y est encore plus frais, presque mystérieux. Tu sens les feuilles des plantes te frôler les bras, l'ombre des arbres géants t'enveloppe. Ce deuxième bassin est souvent moins fréquenté, comme un secret bien gardé. L'eau y est tout aussi pure et rafraîchissante, mais l'ambiance est plus calme, plus méditative. C'est là que tu pourrais t'asseoir sur un rocher, les pieds dans l'eau, et juste écouter le silence de la jungle, entrecoupé par la chute d'eau.
Pour être honnête, il n'y a pas grand-chose à "sauter" ici, car le parc est compact. Les petites cascades en amont sont jolies mais pas vraiment propices à la baignade si c'est ce que tu cherches. Concentre-toi sur les deux bassins principaux. Côté pratique, il y a des toilettes rudimentaires mais fonctionnelles, ce qui est un luxe sur la Route de Hana, crois-moi. Il y a aussi quelques tables de pique-nique si tu as prévu de manger sur place. C'est un arrêt rapide, pas une destination pour une journée entière.
Ce que tu devrais garder pour la fin, c'est le sentiment de pur rafraîchissement que ce lieu t'offre. Alors que tu reprends la route, le son de l'eau s'éloigne, mais tu emportes avec toi cette sensation de fraîcheur sur ta peau, l'odeur de la terre humide et la mémoire de l'eau glacée. C'est une parenthèse enchantée, une petite bulle de paradis qui te prépare pour la suite de ton aventure sur la Route de Hana. C'est le genre d'arrêt qui te rappelle pourquoi tu es venu ici.
Léa de la route